LA METHODE A GILLES !

Gilles Le Borgne est intervenu en CSE le 27 février.
Il intervient au CCSE du 24 avril et ce sera l’occasion d’aborder les points spécifiques cités dans notre tract de début mars, tract que nous n’avons pas pu diffuser à cause de la crise sanitaire du Covid-19.
Voici les éléments clé de son rapport d’étonnement sur notre Ingénierie :
Des points forts :
- des équipes très compétentes,
- des produits au meilleur niveau, par exemple le nouveau Captur et E-TECH « véritable pépite »,
- pas de mauvaise voiture (il essaie toute la gamme en ce moment),
- une Alliance qui fonctionne en mécanique (80% des moteurs communs),
- des nouvelles plateformes communes bien conçues,
- des RTx véritables atouts de l’Ingénierie.
Des points plus défavorables :
- des tickets d’entrée trop élevés (R&D et CAPEX),
- une diversité produit trop importante,
- des coûts de validation trop élevés (nombre excessif de supports de validation),
- un taux de commonalité entre Renault, Nissan et Mitsubishi trop faible (taux de carry-over insuffisant, cible 100%)
- un ratio monde de sous-traitance correct mais une sous-traitance trop coûteuse en France,
- des RTx pas suffisamment utilisés.
Selon M. Le Borgne, plusieurs axes de travail peuvent rapidement se traduire par une meilleure compétitivité :
- l’axe produit: faire les voitures que le Programme demande tout en se challengeant sur la diversité par la valeur client, optimiser le nombre des supports de validation, augmenter le taux de carry-over,
- l’axe compétences : garder en France le cœur de compétences des nouvelles technos et nouveaux produits, garder en interne l’ensemble des compétences voiture mais pas la charge, mieux utiliser les RTx,
- l’axe ressources: réserver une quote-part des embauches à des ETAM, porter le nombre moyen d’ETP par encadrant à 10, généraliser la démarche Agile telle qu’appliquée sur HCC à la DEA-V, optimiser les m2 du Technocentre,
- l’axe sous-traitance: contractualiser avec 4 partenaires au maximum, avec un volume d’activité suffisant pour développer chez eux la formation nécessaire à couvrir leur turn-over, et pour qu’ils optimisent leurs coûts avec un back-office en pays low-cost,
- l’axe Alliance : appliquer le principe Leader/Follower de façon équilibrée entre Renault et Nissan, rétablir la confiance mutuelle, stopper la redondance d’activité entre les deux parties.
La CFE-CGC note avec satisfaction que M. Le Borgne a déjà identifié plusieurs actions de nature à restaurer notre compétitivité, actions qu’il a déjà appliquées dans son précédent job et dont il connait le bénéfice potentiel.
MAIS … les constats faits sont-ils vraiment nouveaux ?
- Depuis combien de temps parle-t-on de l’absolue nécessité de réduire la diversité ?
- L’objectif affiché pour la sous-traitance n’est-il pas l’objectif d’origine ?
- Pourquoi la redondance d’activités avec Nissan a été acceptée jusque-là ? idem pour le faible taux de carry-over.
- Quant à la nécessité d’embaucher des ETAM, la CFE-CGC n’a-t-elle pas porté cette requête dans les différentes négociations ?
Cela veut donc dire que la méthode de top-management appliquée jusqu’à ce jour n’était pas la bonne et n’a pas permis d’éradiquer tous ces dysfonctionnements.
Et ce sont les opérationnels qui sont tiraillés chaque jour dans des contradictions inextricables et qui font de leur mieux pour résoudre les difficultés.
La CFE-CGC convient que nous sommes désormais condamnés à engager des changements forts pour restaurer notre compétitivité et par là-même assurer la pérennité de l’entreprise. Nous demandons cependant que ce soit fait avec une méthode bienveillante pour tous les opérationnels et les managers qui devront s’adapter une fois de plus. Vos élus CFE-CGC y veilleront !
Nos demandes spécifiques :
- Expliciter opérationnellement le modèle Leader/Follower et le faire respecter,
- Développer les compétences de pilotage de sous-traitance en France,
- Reconstruire en interne les compétences perdues suite aux regrettables décisions d’externalisation totale suivies des coupes budgétaires en sous-traitance,
- Définir la conduite du changement pour ramener le taux d’encadrement à 1 pour 10. Fluidifier les mobilités et lever le frein des NRR,
- Prioriser la QVT dans les changements à venir qui impacteront les salariés d’Aubevoye, de Vélizy et de Guyancourt.