TELETRAVAIL : L’arbre qui cache la forêt !

Notre expérience contrainte de télétravail a obligé chacun à reconsidérer sa relation au travail, à titre individuel mais aussi collectif. Cette expérience est venue remettre en cause, et de manière malheureusement brutale, un management basé historiquement sur du présentiel.
Choisir le télétravail, ce n’est pas seulement gagner du temps dans les transports ou mieux gérer son équilibre vie privée/vie professionnelle. C’est de plus en plus un moyen de repenser notre relation avec l’entreprise.
Renault a la chance d’avoir été dans les entreprises précurseurs depuis 20 ans, et cette expérience, si nous en croyons notre enquête CFE-CGC, a été plutôt bien perçue par les salariés de nos sites.
En écoutant les salariés et les managers, ce sont des croyances qui sont tombées : pour certains avec plutôt l’envie de continuer, voire d’amplifier l’expérience ; pour les autres des raisons claires de l’éviter.
Même si plus de 80% des personnes envisagent de continuer le télétravail, comme le montrent les études actuelles nombreuses, le travail est aussi un lieu important d’échanges et de convivialité. Au-delà de l’aspect humain essentiel qui manque à beaucoup, c’est aussi dans ces moments informels que se dénouent bon nombre de petits problèmes du quotidien.
La CFE-CGC demande le temps d’une vraie réflexion de fond pour éviter d’être seulement guidé par le seul intérêt financier d’une réduction des surfaces de bureaux affectées à chacun.
Cependant, on ne peut ignorer plus longtemps le fait que le télétravail est devenu une exigence, révélatrice d’un changement profond de la relation à l’entreprise. Si Renault négocie une évolution du télétravail comme un nième accord de « moyens », l’entreprise aura manqué un rendez-vous fondamental, en particulier vers les « jeunes » générations qui seront nos forces de demain.
Les problèmes matériels seront toutefois à traiter car l’entreprise garde la responsabilité de la santé du collaborateur au travail. C’est aussi toute une logique managériale qu’il faudra adapter.