CESSION D’ACTIVITE : Projet d’externalisation de la maintenance de la DEA-TM
Retour sur la mobilisation du 20 mai 2021.





PRISE DE PAROLE DE LA CFE-CGC LORS DES MANIFESTATIONS DU JEUDI 20 MAI 2021 :
Le projet d’externalisation de la DEA-TM qui nous a été présenté est scandaleux, sur le fond comme sur la forme.
Sur la forme, la direction sort ce projet d’un chapeau alors même que la RCC n’est pas arrivée à son terme. Cette façon de pousser des salariés hors de l’entreprise sans attendre l’issue d’un plan de réduction d’effectifs censé être fondé à 100% sur le volontariat est une trahison de l’accord signé entre les partenaires sociaux.
Le projet présenté est à peine maturé. L’article de loi qui encadre l’externalisation d’une activité la conditionne à l’existence d’une activité autonome ? Qu’à cela ne tienne ! La Direction présente le même jour une nouvelle organisation du pilotage de la maintenance DEA-TM et son externalisation !
Sur le fond du dossier, on nous demande de nous prononcer en CSE sur un projet on ne peut plus sommaire : un seul et unique repreneur a été approché sans aborder les conditions d’arrivée dans ses effectifs de nos collègues. La Direction se veut rassurante en prétendant qu’il ne s’agit que « d’un changement de badge ». « On ne licencie pas, on transfère ». Mais de qui se moque-t-on, quand on sait que les salariés conserveraient certes leur salaire, mais en l’état perdraient immédiatement les éléments périphériques de leur rémunération (prévoyance, œuvres sociales, indemnités de transport, etc ) et 15 mois plus tard le bénéfice des accords collectifs signés entre les partenaires sociaux de Renault.
On nous dit que la même opération se serait bien passée chez PSA il y a quelques années, mais quand on creuse on s’aperçoit qu’il n’y a plus chez le repreneur P2M que la moitié des salariés initialement externalisés : les autres sont partis à la retraite, voire n’ont jamais quitté PSA, pour avoir opté pour une mutation à l’intérieur de ce groupe avant la date fatidique.
Le rapport d’expertise demandé en CSE confirme tous ces points et met en avant l’immaturité du projet tant sur les volets économiques, techniques mais surtout sociaux.
Sur ceux des salariés de Renault concernés qui partiraient chez P2M plane de surcroît la menace d’une contraction de l’activité du fait de la fin plus proche qu’escompté il y a encore quelques mois du moteur thermique et de la réduction importante des validations physiques avec une digitalisation croissante. Le regain d’activité qui résulterait prétendument d’une complexité croissante des essais avec le véhicule électrique ne durera qu’un temps. Or une petite structure n’a pas les moyens qui devraient être ceux d’un grand Groupe, pour reconvertir des équipes sur des technologies émergentes.
Au-delà du cas du pilotage de la maintenance de DEA-TM, ne nous y trompons pas : cette opération est un coup de sonde de la Direction pour voir si la vente d’un pan d’activité passe comme une lettre à la poste, auquel elle pourrait répéter l’opération demain pour d’autres activités. Ce ne sont pas les activités potentiellement à vendre qui manqueront !
La Direction Générale argue de la situation financière du Groupe pour nous imposer une potion amère, néanmoins si nos nouveaux produits rencontrent le succès la sortie de crise pourrait être proche. Voyez le succès de PSA devenu Stellantis, qui était virtuellement en faillite en 2012 ! Mr Senard prétend s’employer à éviter toute souffrance sociale dans le Groupe, nous lui disons chiche !
Sans en appeler systématiquement à l’Etat, il serait tout de même légitime de l’appeler à la rescousse : actionnaire de Renault, il a avalisé la stratégie de course au volume de la précédente DG et l’érosion de la place de la France dans le Groupe, dont on ne voit toujours pas la fin avec la mise en œuvre progressive du plan Renaulution. Désormais il impulse de nouvelles normes de dépollution, légitimes au regard de la crise climatique mais qui précipitera des équipes entières de notre ingénierie dans une prochaine obsolescence de leurs compétences. L’automobile a été longtemps une vache à lait, à présent que l’évolution du cadre réglementaire la met en grandes difficultés il serait temps de lui renvoyer l’ascenseur, au travers d’un plan massif de formation / reconversion des personnes impactées.
Chers collègues, à court terme nous allons nous battre pour que nos collègues de DEA-TM menacés ne soient pas vendus en catimini et à vil prix, mais réorientés vers des métiers d’avenir dans le Groupe ou alors dûment dédommagés s’ils le souhaitent. A plus long terme, nous interpellerons l’Etat sur la réparation nécessaire des conséquences sociales de ses révisions réglementaires drastiques, mais avant tout nous rappellerons la Direction Générale à ses engagements moraux, en prenant les media à témoin s’il le faut de ses manquements à cet égard.